La voie bleue de Mâcon à Lyon (ou presque…)

 La voie bleue de Mâcon à Lyon (ou presque…)

L’objectif de la sortie proposée ce dimanche 30 avril 2023 (bonne fête Robert) était d’aller vérifier l’état des travaux sur la voie bleue (Lyon-Luxembourg) entre Mâcon et Neuville-sur-Saône.

Ne connaissant pas trop l’état du revêtement sur certaines portions les gros pneus étaient recommandés.

Quatre assébistes (Cécile, Odile, Robert et Olivier) venus en train en rejoignirent deux autres (Sylvie et Vincent) venus les accueillir en voisins à la gare de Mâcon.

Après une visite à la majestueuse statue de l’auteur de la double contrepétrie  J’aime le son du cor le soir au fond des bois, on sort de Mâcon par un itinéraire un peu tortueux mais bien balisé et bien protégé. Les travaux d’aménagement de la voie bleue sont en cours de finition. Reste un passage un peu délicat au niveau des carrières où les pneus larges se justifient.

Une fois rejoint le bord de Saône en rive gauche, qu’on ne quittera pratiquement plus jusqu’à Neuville, c’est que du bonheur. La piste est bien là, toute neuve, toute belle en gore (ou gorrhe comme on veut) qui déroule son ruban ocre.

Le temps est un peu couvert et frais mais on sent que le soleil bataille avec les nuages pour apparaitre. De plus, Aquillon nous pousse.

C’est calme, on croise pas mal de pêcheurs et aussi des oiseaux et quelques cigognes qui ont eu la flemme d’aller passer l’hiver en Afrique. Odile est déçue car elle ne voit pas de vaches alors que les prés sont recouverts d’herbe tendre. Quel gâchis.

Au bout d’une dizaine de kilomètres Sylvie et Vincent nous quittent pour rejoindre leur domicile par des petites routes peu fréquentées.

La piste se poursuit, tranquille, croisant des villages au bord de l’eau.

À Thoissey on franchit la Chalaronne qui se jette ici dans la Saône. On la connait bien cette petite rivière dont on croise souvent le cours dans nos balades Dombistes. Un grand barrage coupe la Saône à Dracé. Il fait partie, avec celui de Couzon, des cinq grands barrages régulateurs qui facilitent la navigation sur cette rivière.

À Montmerle c’est l’arrêt casse-croute et là, enfin, Odile peut apercevoir des vaches, mais sur l’autre rive. Ça ne compte pas !

Un peu partout des petits panneaux ronds rappellent que la Saône, malgré son apparence placide, n’est pas toujours un long fleuve tranquille et que ses crues peuvent être terribles. Le paroxysme a été atteint en 1840 qui est l’année de la plus grosse crue jamais connue et référencée crue millénale.

Puis voici Trévoux. L’ancienne capitale de la Dombes lézarde au soleil qui a enfin eu raison des nuages. La voie bleue emprunte une superbe estacade récemment construite et agrémentée d’intéressants panneaux explicatifs.

Par endroits la piste s’offre même le luxe d’être goudronnée, mais quelques pavés en « tête de chat » ont été conservés pour montrer l’état du chemin de halage à l’époque où les chevaux qui tiraient les péniches devaient trouver un bon appui pour leurs sabots.

Un peu plus loin, à Port-Bernalin, une ancienne écluse et sa maison éclusière évoquent la navigation de jadis. De drôles de chevaux ne nous quittent pas du regard.

Une autre écluse transformée en port de plaisance à Genay nous annonce l’arrivée sur Neuville et sa zone industrielle classée Seveso. À cet endroit le revêtement est carrément en béton, surement pour fuir plus vite en cas d’alerte !

Voici enfin Neuville – anciennement Vimy – sa vogue et ses flons-flons et la présidente handicapée qui nous y accueille. Comme aucun bistrot n’est ouvert on se propulse à la gare de Saint-Germain où une bouteille de cidre et quelques gâteaux secs feront un sympathique pot d’au-revoir au bord des rails. Le train pour la Part-Dieu est à l’heure.

Une belle balade de 70 km, sans dénivelée et le constat que la voie bleue entre Mâcon et Lyon est réalisée à 95%. Elle devrait bientôt être praticable à tous les types de vélos. Affaire à suivre.

Robert JONAC