23 et 24 septembre 2017 face à la Meije…

La traversée cycliste du Plateau d’Emparis (ou de Paris) est un « must » célèbre, décliné selon plusieurs itinéraires et variantes par différentes sources. Les plus anciennes semblent remonter aux origines de la pratique cyclomuletière vers les années 1930. Depuis, des itinéraires décrits par les « Cents Cols », mais surtout l’avènement du « mountain bike » et des raids d’altitudes (voir l’Ultra Raid de la Meije organisé chaque première quinzaine de septembre par Jean-Paul Routens fils du regretté constructeur grenoblois) ont quasiment contribué à banaliser cette traversée…

Pour cette seconde expérience (ma précédente date de 2008), je propose une boucle sur 2 jours, au départ du barrage du Chambon vers 1.000 mètres d’altitude. Marc et Hugo (16 ans) se joindront à moi : skieurs hors pistes réguliers, ils vont appréhender cette fois la version estivale de la « glisse » en montagne… Trois générations sur Emparis !!!

 1 - Départ du Chambon

Mais en attendant « la glisse », une rude montée vers Besse-en-Oisans (1.564 m – Hébergement prévu) est devant nos roues. Deux heures d’ascension sur la route et, avec nos lourdes montures, les très petits développements sont à l’ouvrage.

Enfin au gîte, on pose les sacs, et comme on n’est pas fainéants on ajoute 600 m d’élévation sur une très belle piste bien roulante, et on va cueillir en aller-retour les Collets (2.044 m), dérisoire « selle » posée à un carrefour de pistes d’alpage, dont le principal intérêt est un panorama déjà exceptionnel sur la Meije occidentale, le col de Sarennes (1.999 m) à l’ouest, la montée vers le plateau et le col Saint-Georges qui nous attendent demain, lacets bien visibles…

 2 - Vers 1900 m dans la montée aux Collets

Dimanche : « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt… » dit-on (ou dicton ?). Un départ à 8 h est-il un départ tôt ? C’était en tout cas le seul horaire compatible avec celui de Martine l’aubergiste…

Fraîcheur somme toute supportable : on pouvait craindre le pire car il a gelé à Besse toute la semaine ! D’ailleurs, au premier lacet « exit la petite laine »…

700 mètres de dénivelée d’une excellente piste à ingurgiter pour atteindre le plateau. Cette montée est une route départementale garantissant historiquement l’accès pastoral. Une pause à 1.900 mètres en passant au col Nazié à 100 mètres à gauche de la piste, histoire de vérifier si la montée par les « vrais » lacets de ce col serait cyclable : aie ! On a bien fait de s’abstenir au prix où est le ressemelage de chaussures – 20 % de moyenne probable ! Donc pas de remords.

3 - Lacets du col Nazié coté Besse par Le Gay

C’est dimanche, la météo est plutôt favorable, nous ne sommes pas les seuls dans la montée : VTT, VAE, auto porte-vélo, nombreux randonneurs pédestres plus haut… Sûr qu’en semaine ce serait mieux…

A 10 h au col Saint-Georges, courte hésitation, mais le col du Souchet nous tend les bras à 3 km. 3 qui vont devenir 6 par le jeu de l’aller-retour, et vont sérieusement grever le budget « temps ». Restauration au Chazelet vers 13 h ? Hum ! Tu parles : nous y serons à 15 heures… Pour l’heure au Souchet il y a foule.

4 - Beaucoup de monde au col du Souchet face à la Meije

12 h : retour au col Saint-Georges et nouveau choix nécessaire : passer par La Buffe (dont j’ignore tout de la trace) ? Redescendre sur le Chambon (option vite écartée) ? Continuer sur Le Chazelet par le GR 54 (mauvais souvenir de 2008, avec un final scabreux dans les pierriers…) ? L’unanimité se fait vite au profit de la boucle prévue par la Buffe…

La trace inconnue ? Pas une bonne piste en tout cas, juste un long « single » foireux dans un vallon très sauvage, ou la pédale accroche, plutôt faux-plat montant, usant, d’autant que les calories du petit déjeuner ne sont plus qu’un très lointain souvenir et que la perspective de trouver une restauration est plus que mince dans cette « pampa » à 2.300 m… Un petit conflit verbal aussi avec une bergère qui voudrait qu’on traverse son troupeau à pied (4 km/h à pied ou 4 km/h sur le bike : qu’est ce qui perturbe plus les moutonnes a votre avis ?). On s’invective joyeusement…

5 - Le single peu roulant qui conduit vers 2.350 m à la crête du Rachas - Au fond la Meije toujours._

La trace finit même par un « talus » à franchir pédestrement : la crête du Rachas……

Et là, à 14 heures les chalets de La Buffe sont en vue, mais 400 mètres en contrebas ! Oups la raideur !!! Pour moi ce sera 45 minutes à « pinces » tandis que les « fêlés » des générations 2 et 3 se lancent à tombeau ouvert dans la descente ! La voilà leur « glisse » attendue ! Tant pis ils m’attendront 20 mn en bas…

6 - A 2.300 m début de la descente scabreuse vers les chalets de la Buffe

7 - Dans le vallon du Ga encore 5 km de glisse pour rejoindre le Chazelet puis La Grave

Le fond du vallon du Ga atteint, encore 5 km de glisse pour rejoindre Le Chazelet à 15 heures où, bien sûr, fallait s’y attendre, pas de restauration possible… Continuons le ventre vide… Les barres énergétiques ? Ras le bol, quand on rêve depuis 3 heures à un steak-frites…

Petite remontée du dérisoire col des Portes (Oratoire du Chazelet) dans ce sens, et finalement c’est à la Grave, devant la gare de départ du téléphérique des Vallons de la Meije pour ce qui connaissent, que nous serons sauvés in-extrémis par une omelette baveuse qui passait par là !

Le retour au Chambon sur route est descendant toujours, empruntant obligatoirement à la fin la route de secours, , ouverte sur les 5 derniers km qui longent la retenue d’eau pour pallier à la fermeture pour désordres géologiques du grand tunnel du Chambon.

72 km en 2 jours et 3.400 m d’élévation – Braquet minimum : 22 x 34 en 29 pouces Tubeless

Octobre 2017

Pour en savoir plus : daniel.janan@orange.fr

CARTE 1

 

carte 2