On en avait parlé… On l’a fait… De Lyon à Mâcon par l’ancien chemin de halage de la Saône.

Longer les berges de la Saône depuis sa jonction avec le Rhône, en empruntant les « vestiges » du chemin de halage jusqu’à Mâcon, pourquoi pas ? Recherche de témoignages (rares), reconnaissances partielles, et la conviction s’affirme que ça doit passer, que le très ancien chemin de halage doit être praticable… Y a plus qu’à !

Cet itinéraire préfigure d’ailleurs la continuation de la future Véloroute Rhin-Méditerranée, pour l’instant arrêtée à Mâcon (voie bleue).

29 août : Départ du confluent à 8 heures, début d’une journée caniculaire puisque l’après-midi il est annoncé 34°. Dans mon esprit, partir de ce lieu est symbolique. Dommage que l’endroit soit souillé par nombre de déchets, bouteilles plastiques et autres… Des cygnes barbotent, ils seront présents tout au long des 8 heures de notre remontée.

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Jusqu’au terme il faut prévoir 90 km dont 80 % au moins seront faits de pistes, larges et plutôt roulantes. Quelques passages en « single » et aussi quelques désagréables instants de cohabitation avec les 4 roues. Des pneus d’une section suffisante s’imposent. Nous étions chaussés de 29 pouces par 2.2 et c’était bien. Le semi-rigide était plutôt bienvenu mais on doit pouvoir s’en passer… Gonflage 2.2 kg (tubeless) alors que d’ordinaire en parcours muletier nous gonflons à 1.5 kg ou 1.7 kg.

Dans un premier temps on traverse Lyon rive gauche (quai Rambaud – très sympa – peu de monde à cette heure matinale) jusqu’à la passerelle Saint-Georges où l’on franchit la rivière. On poursuit donc ensuite rive droite jusqu’au pont de l’Ile-Barbe, toujours commodément via les excellents couloirs dédiés aux cyclistes. Nombreux congénères, pas toujours disciplinés, piétons traversant, bus à l’arrêt : vigilance indispensable…

Au pont de l’Ile-Barbe on repasse rive gauche (Caluire). Mais plus de couloir ni de piste dédiés pendant quelques kilomètres jusqu’à Fontaine-sur-Saône. Parfois un large trottoir sert d’échappatoire. L’endroit est encaissé, mais le halage est pourtant bien là, complètement enfouit dans une végétation impraticable. Manque de financement, manque de volonté politique ?

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On retrouve le halage de manière quasi continue dès le barrage-écluse de Couzon avec en prime sur quelques centaines de mètres un joli « single » bien sauvage, mais très praticable.

Ensuite c’est sans problème : la piste est bien présente valorisée en  itinéraire « vert » par les communes adjacentes selon semble-t-il un projet collectif (intercommunalité).

11 H 15 à Trévoux : l’heure d’un petit café tardif au 38ème km.

On observe parfois sous les ponts les repères de crues : impressionnant de se représenter qu’à ces endroits en 1856 il y avait 3 ou 4 mètres d’eau !

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Le soleil est très haut, ça chauffe et l’estomac se creuse. Pas de baraque à frites avant Montmerle à 13 heures au 60ème km. Donc pour ceux qui nous suivront, prudence et prévoyance : en hors saison, pour se ravitailler, eau comprise, c’est dans les agglomérations, lesquelles pour la plupart, sans toutefois être très éloignée ne sont pas sur le halage. Les auberges de mariniers qui au temps de la bricole et de la traction animale, plus tard du touage, assuraient le gîte et le couvert, sont devenues des résidences secondaires.

A partir de Guéreins, nous sommes en terrain connu (et reconnu) et toujours vent dans le dos !

Notre petit raid à « dénivelée zéro » s’achève à 16 heures au 88ème km. On l’a fait et c’est plus que très faisable !

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La carte n’a pas été nécessaire, d’ailleurs nous ne nous en étions pas munis. Hugo a consulté son Smartphone à une ou deux reprises, surtout d’ailleurs quand son estomac se rebellait, pour tenter de situer la plus proche hypothèse de restauration ! Il suffit de garder comme principe de serrer la rivière au plus près en gardant en mémoire les deux endroits de changement de rives (Ile-Barbe / Passerelle Saint-Georges).

 

Daniel JANAN
Hugo PRADIER (photos)
Août 2017